jeudi 24 mai 2012

La fabuleuse histoire de Monsieur Martin

Monsieur Martin, dirigeant d’une entreprise de chaussures, veut lancer un nouveau produit : les sandales « top less » sans lanières. Le principe : il y a juste à se poser sur des semelles et la matière adhésive permet de maintenir les pieds. 



Un concept génial, pour ne pas avoir les marques de bronzage sur le dessus des pieds ! Mais voilà, monsieur Martin veut convaincre et motiver ses employés, pour qu’ils s’investissent à fond dans le projet.
Décrire tous les aspects avantageux du nouveau produit, point par point sur un power point, ennuierait facilement son auditoire. De même, qu’énumérer les bénéfices et les chiffres que l’entreprise pourrait faire, serait un peu « brut de décoffrage » !
Cependant, si monsieur Martin raconte une histoire en rapport avec son projet de nouvelles sandales, il va tout de suite faire partager de l’émotion, de la vie, de l’authenticité. 
Tous ça pour dire que le storytelling est une manière, pour le dirigeant d’entreprise, de se monter tel qu’il est. Contrairement à ce que l’on peut penser, le récit ne s’éloigne pas de la réalité, il la rapproche et lui donne du relief. Comme dirait Stephane Dangel et Jean Marc Blancherie, « nous sommes des homo narrens, des narrateurs nés ».  
Depuis les mythes grecs, l’histoire de l’humanité a toujours été contée à travers des récits. Les hommes ont toujours eu recours à des histoires pour diffuser des valeurs, des arts de vivre, des légendes, des coutumes, … Depuis notre plus tendre enfance, on nous berce avec des contes pour nous endormir.   
Mais attention, Monsieur Martin ne doit pas assoupir son auditoire, mais bien le fédérer et le motiver. Et grâce à son storytelling, nous aurons de beaux pieds tout bronzés cet été !

dimanche 13 mai 2012

Le storytelling : un guide ou une machine à formater des esprits ?


Dans « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater des esprits », Christian Salmon prétend que les histoires circulent à l’état volatil dans l’entreprise devant les machines à café, à la cantine, dans les couloirs et les ascenseurs. Le projet du storytelling se résume ainsi, à une mise en récit généralisé de la vie au travail. Il affirme que chacun peut raconter sa propre expérience et alimenter la machine à raconter qui enregistre les récits, les classe et les formate. Le livre est présenté comme une enquête qui dévoile une manipulation invisible des consciences. Pour cet auteur, le storytelling devient une  industrie du mensonge et une information de propagande.


Stephane Dangel et Jean-Marc Blancherie ne sont pas en accord avec ce dernier. Dans leur ouvrage « Storytelling, le guide », ils affirment qu’il peut y avoir un risque de manipulation, « mais en faire un processus automatique et généralisé ne reflète pas la réalité. ». Les auteurs prétendent que n’importe quels discours, peuvent eux, avoir un impact négatif sur l’auditoire. Ils admettent que l’émetteur a tout intérêt à cibler son message en fonction de ses destinataires, pour pas qu’il y est de manipulation. Un bouquin rempli d’anecdotes, d’exemples, de récits et de vignettes, à l’image du storytelling !